La cité des Athéniens (Vème-IVème siècle) : citoyenneté et démocratie

Quand Nikos arrive sur la colline du Pnyx, là où se tient quatre fois par mois l'Ecclesia,^[1] il y a déjà beaucoup de monde. Cela ne devait pas être le cas ce matin à l'aube quand la séance s'est ouverte mais les discussions sérieuses vont commencer et la foule est maintenant compacte.

Cela ravit Nikos à qui on a raconté que ces derniers temps les citoyens ne se déplaçaient plus guère pour voter les lois et élire les stratèges

Aujourd'hui, l'ordre du jour annoncé est grave : les Prytanes^[2] ont convoqué l'assemblée pour savoir s'il fallait ou non faire la guerre en Sicile pour aider la cité d'Egeste attaquée par les alliés de Sparte.

Nikos se sent concerné par le débat qui vient de s'ouvrir.En effet, si l'expédition en Sicile doit avoir lieu, il y prendra certainement part. Il est issu d'une famille pauvre et n'a pas les moyens d'acheter l'équipent d'un hoplite^[3]. Pendant la guerre, il est donc rameur sur une trière, comme celles qui ont gagné la victoire de Salamine en 480 avant JC.

Le débat commence. Différents orateur se succèdent à la tribune porteur d'une couronne de myrte a le droit à la parole.

L’horloge à eau montre que son temps de parole est écoulé.

Nicias, qui a la couronne de myrte sur la tête, monte à la tribune : « Je suis quant à moi, d'avis que nous ne devons pas aller faire, à la demande d'étrangers, une guerre qui ne nous regarde pas. On doit considérer les choses, et ne pas prendre sur soi de mettre la cité en péril quand elle est loin du port, ni aspirer à un nouvel empire avant d'avoir consolider le nôtre »

C'est au tour d'Alcibiade de prendre la parole : « Ne renoncez pas à envoyer la flotte en Sicile. Que pourrions nous dire vis-à-vis de nous même pour reculer, soit comme excuse devant nos alliés pour refuser de lezs secourir ?Engagés avec eux par des serments, nous devons les aider. »

Nikos, comme la plupart des 6000 citoyens présents, fut convaincu par le discours d'Alcibiade. Le vote à main levée est sans surprise : les stratèges^[4] obtinrent les pleins pouvoirs pour mener à bien l'expédition.

Il est heureux de constater que personne n'a songé à ostraciser^[5] Nicias pour sa prise de position contre la guerre.

Nikos pense à l'un des plus grands stratèges athénien, Périclès, mort en 429 avant JC, dont son père lui a si souvent parlé. Son expérience aurait été décisive dans cette expédition.