I. Inégalité de répartition et d'accès à la ressource
A. Une ressource convoitée et inégalement accessible
a) L'eau une richesse naturelle partiellement renouvelable par le cycle de l'eau . Les eaux douces accessibles proviennent des précipitations, en moyenne 110000 km3 mais les écoulements qui subsistent après évapotranspiration sont de 40000 km3. L'essentiel de l'écoulement disponible se concentre dans les zones tempérées (45%) et intertropicales (53%). 12 pays contrôlent 75% de l'écoulement terrestre
b) Une inégalité plus forte entre les hommes qu'entre les régions. Pas de lien entre la densité du territoire et les ressources en eau. Le monde arabe regroupe 4% de la population mais seulement 0.7% des ressources hydriques. Il est difficile de mesurer les ressources car elles fluctuent avec le climat.
c) L'accès à l'eau par les écoulements superficiels est majoritaire. C'est l'eau collectée par les rivières. Les bassins fluviaux sont de tailles variables englobant plusieurs pays comme l'Amazone (15 % de l'écoulement global). Les écoulements superficiels alimentent aussi les lacs (ex le Baïkal : 25% de l'eau douce terrestre). Rappels des grands bassins versants : Amazone (7 M km2 6500 km 175000 m3/s) Congo (3.7 M km2, 4600 km, 40000 m3/s) Mississippi-Missouri (3.3 M km2, 6000 km, 18400 m3/s) Nil
d) Les nappes souterraines. On distingue 2 types : les nappes phréatiques renouvelables alimentées par l'infiltration des eaux de ruissellement pouvant atteindre de grandes tailles (1 M km2). Les nappes aquifères fossiles, non renouvelables, des gisements profonds découverts lors des forages pétroliers comme en Arabie Saoudite (15 milliards m3 an depuis 20 ans).

B. Une pression croissante sur les ressources
a) Une accélération séculaire . L'agriculture joue le rôle le plus important car elle alimente une humanité plus nombreuse et repose sur l'irrigation. L'extension des surfaces irriguées est spectaculaire : *5 depuis 1900, 250 M d'ha irrigués assurent 40% de la production agricole mondiale.
b) L'impact de l'urbanisation. Les agglomérations millionnaires sont passés de 78 en 1950 à 400 en 2000. Dans les sociétés industrialisées les besoins proportionnels domestiques et industriels augmentent. Cependant il n'y a pas de corrélation entre le PIB et la consommation d'eau par habitant (ce qui augmente avec le niveau de vie est la consommation domestique)
c) Une géographie du contraste. Il faut distinguer :
- les zones peu peuplées où la question ne se pose pas
- Les zones très peuplées avec des ressources importantes mais menacées
- Les zones peuplées avec de faibles ressources.
De plus à l'intérieur de chaque pays les populations n'ont pas accès ni à la même quantité ni à la même qualité d'eau, la misère est un obstacle fondamental pour accéder à l'eau. Plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, dans une même agglomération, l'habitant d'un bidonville dispose de 5 à 10 litres par jour, un membre des classes moyennes de 100 litres (les besoins normaux sont de 20 à 50 litres par jour et par personne d'eau saine). Chaque année 2.5 M de morts par consommation d'eau non potable, dans les PVD c'est la cause de 80% des maladies. 2 milliards de personnes rejettent leurs eaux usées dans la nature sans traitement.
